La raréfaction de l’eau dans le monde est de façon croissante un enjeu économique et géopolitique pour les États, leur population, les agriculteurs, mais aussi pour les trois principales multinationales de la semence : Monsanto, Pioneer Hibred (filiale de Dupont) et Syngeta. En effet, le marché des plantes résistantes au manque d’eau sera bientôt très rentable.
Dans cette course à la commercialisation des premières semences de maïs ou de soja résistantes au stress hydrique, Monsanto a une longueur d’avance sur ses concurrents. La multinationale Multinationale Entreprise, généralement assez grande, qui opère et qui a des activités productives et commerciales dans plusieurs pays. Elle est composée habituellement d’une maison mère, où se trouve le siège social, et plusieurs filiales étrangères.
(en anglais : multinational)
américaine espère d’ailleurs recevoir l’homologation de la Food and Drug Administration américaine (FDA) d’ici à 2010. Dans ce contre-la-montre, Monsanto possède tout d’abord en BASF, le chimiste allemand, un allié de poids. En mars 2007, ces deux entreprises signaient un partenariat historique portant sur 1,5 milliard de dollars pour développer ces semences. Il s’agit du plus grand accord de recherche et développement jamais enregistré. Un allié de poids et une longueur d’avance aussi, car les deux partenaires possèdent 49% des 532 brevets déjà déposés par les grandes firmes du secteur agrochimique sur les séquences génétiques favorisant l’adaptation aux changements climatiques. Même le business de la charité se lance dans "le marché de la sécheresse" aux côtés des multinationales. Ainsi, un programme pour développer des OGM résistants à la sécheresse en Ouganda est financé à hauteur de 47 millions de dollars par les fondations respectives des époux Gates et de Howard Buffet. Pourtant, dans un coin de ce tableau idyllique qui verra bientôt le maïs poussé au milieu du Sahara, quelques voix s’élèvent pour critiquer le cadenas mis par les grands semenciers sur ce nouveau marché. En effet, outre la nouvelle légitimité dont se parent les producteurs d’OGM, les multiples dépôts de brevets renforcent le modèle agroindustriel au détriment de l’agriculture vivrière et paysanne – secteur, nota bene, que la FAO a élevé en juin 2008 au rang de principal rempart à de nouvelles crises alimentaires (on n’est pas à un paradoxe près). D’autre part, en contrôlant les gènes clés de la résistance à la sécheresse, les compagnies privées mettent une nouvelle fois, le contrôle et la recherche publics hors jeu. Enfin, selon les chercheurs indépendants de l’ETC group (Action Group on Erosion, Technology and Concentration), le gène introduit pour lutter contre le manque d’eau pourrait commander d’autres caractéristiques de la plante dont on ne connaît pas encore les répercussions sur l’homme…Un détail ?

Souce : Le Monde du 9 juin 2008, Les Echos du 10 janvier 2009 et le rapport de mai 2008 de l’ETC Group,
Patenting the "climate genes" and capturing the climate agenda, disponible à l’adresse :
http://www.etcgroup.org/en/materials/publications.html