La lingerie, c’est sexy sauf... pour les travailleuses d’Aubade. La firme de lingerie française, propriété du groupe suisse Calida Holding
Holding
Société financière qui possède des participations dans diverses firmes aux activités différentes.
(en anglais : holding)
depuis 2005, va supprimer 180 emplois dans la Vienne (France) et délocaliser son usine d’assemblage en Tunisie. Pourtant, le chiffre d’affaires
Chiffre d’affaires
Montant total des ventes d’une firme sur les opérations concernant principalement les activités centrales de celle-ci (donc hors vente immobilière et financière pour des entreprises qui n’opèrent pas traditionnellement sur ces marchés).
(en anglais : revenues ou net sales)
d’Aubade avoisine les 50 millions d’euros pour l’exercice 2005 et l’action
Action
Part de capital d’une entreprise. Le revenu en est le dividende. Pour les sociétés cotées en Bourse, l’action a également un cours qui dépend de l’offre et de la demande de cette action à ce moment-là et qui peut être différent de la valeur nominale au moment où l’action a été émise.
(en anglais : share ou equity)
de Calida, cotée à Zurich, a progressé de 19 points en une année. Alors, pourquoi fermer ? La pratique n’est pas nouvelle chez Aubade. Depuis 1995, l’activité de confection a été progressivement transférée en Tunisie (9% en 1995, 72% en 2006). Il n’y a pas de mystère. Le coût par minute des ouvrières tunisiennes (0,14 centimes d’euros) est très "compétitif" par rapport à celui des françaises (0,33 centimes d’euros). Utile, selon la direction, pour faire face à la concurrence chinoise. Le salaire des ouvrières de la Vienne est, pourtant, loin d’être mirobolant. En fin de carrière certaines ouvrières gagnent moins de 1.000 euros, sans treizième mois. Il n’y aurait qu’un problème dans le scénario pour Aubade : la production tunisienne serait moins "fiable" que la française. La direction a donc demandé aux travailleuses de remplacer les étiquettes "Made in Tunisia" par la mention "Made in France"... On vit une époque formidable.
Source : Le Monde du mardi 31 octobre 2006.