L’ampleur et la folie de la crise financière mondiale née de la bulle immobilière américaine – et, pour mémoire, du "marché Marché Lieu parfois fictif où se rencontrent une offre (pour vendre) et une demande (pour acheter) pour un bien, un service, un actif, un titre, une monnaie, etc. ; un marché financier porte sur l’achat et la vente de titres ou d’actifs financiers.
(en anglais : market)
mafieux" qui la sous-tend [dixit François Chenais, Monde diplomatique, novembre 2007] – sont encore loin d’avoir produit, de manière visible, tous leurs effets. Comme indique Gillian Tett, les spéculateurs de Wall Street n’en dorment pas [Financial Times, 28 novembre 2007]. Pour l’ampleur, tout cela reste encore assez souterrain. Mais on a, déjà, une idée de la folie. Tel fonds Fonds (de placement, d’investissement, d’épargne…) : société financière qui récolte l’épargne de ménages pour l’investir ou le placer dans des produits financiers plus ou moins précis, parfois définis à l’avance. Il existe des fonds de pension, des fonds de placement, des fonds de fonds qui sont proposés à tout un chacun. En revanche, les hedge funds (fonds spéculatifs) et les private equity funds sont réservés à une riche clientèle.
(en anglais : fund)
spéculatif californien (hedge fund), Lahde Capital, a déjà réussi à extraire un retour sur investissement Investissement Transaction consistant à acquérir des actifs fixes, des avoirs financiers ou des biens immatériels (une marque, un logo, des brevets…).
(en anglais : investment)
de 1.000% sur l’achat-revente d’actifs immobiliers pourris, donc sur la misère d’autrui – tout en se détournant aujourd’hui, sagement, du secteur financier. Avec ce verdict : "Notre système banquier entier est un désastre. S’ils devaient coter en bourse Bourse Lieu institutionnel (originellement un café) où se réalisent des échanges de biens, de titres ou d’actifs standardisés. La Bourse de commerce traite les marchandises. La Bourse des valeurs s’occupe des titres d’entreprises (actions, obligations...).
(en anglais : Commodity Market pour la Bourse commerciale, Stock Exchange pour la Bourse des valeurs)
leurs actifs, ils seraient tous en faillite." [Financial Times, 26 novembre 2007]. Cela s’explique. Comme rappelle Martin Wolf, le secteur bancaire est, par définition, sous-capitalisé, et aujourd’hui plus que jamais : en Grande-Bretagne, ses actifs ne couvrent que 4% des créances exigibles par les tiers [Financial Times, 28 novembre 2007]. D’où, avec la bulle, problème aigu de solvabilité Solvabilité Rapport de long terme pour savoir si la firme peut structurellement supporter les charges financières qu’elle doit assurer de par son activité ; c’est sa capacité à rembourser les dettes qu’elle contracte.
(en anglais : solvency)
. Que recommandait voici peu Investir, le magazine des boursicoteurs français ? En style télégraphique, ceci : "Nous restons plus que jamais réservés à l’égard des valeurs du secteur. Vendre BNP Paribas, vendre Société Générale, vendre Crédit Agricole. Rester à l’écart de Natixis." [Investir n°1767, 17 novembre 2007]. Vu du balcon, c’est un amusant roman policier.