L’affaire ne manque pas de sel. Cet automne 2007, la société chinoise Fanerdun a commencé la construction d’une foire commerciale permanente pouvant accueillir 1.000 exposants, quatre hangars s’étalant sur 100.000 mètres carrés, un investissement Investissement Transaction consistant à acquérir des actifs fixes, des avoirs financiers ou des biens immatériels (une marque, un logo, des brevets…).
(en anglais : investment)
de quelque 3,5 milliards de glop SEK destiné à établir, là, un "hub" commercial Chine-Europe. Là, à Kalmar. Ousékça ? En Suède, un coin perdu sur la côté baltique, riche d’une usine de chocolat (désaffectée) et d’un site Bombardier de construction de locomotives (désaffecté), une ville à la dérive, chômage, vieillissement et exode, pour partie sauvée par Ikea et, maintenant, par les Chinois. C’est qu’ils n’investissent pas qu’en Afrique, ils exportent aussi leur surplus financier et leur main-d’œuvre en Suède, matériaux de construction inclus, car le "hub" exige la construction de quelque 800 logements pour accueillir les représentants de commerce qui ne devront plus faire le voyage jusqu’en Chine pour passer commande de leurs conteneurs. Tout cela, bien sûr, sans conditionnalités – c’est plutôt l’inverse : tous les travailleurs chinois qui s’activent sur ce gigantesque chantier ressortent des conventions collectives en vigueur chez les indigènes locaux. Ah bon... Mais c’est le monde à l’envers, ça.

Source : Dagens Nyheter, 22 septembre 2007.