L’Union européenne se cherche un avenir. Trouvera-t-elle la voie dans les scénarios proposés par la Commission ? Rien n’est moins sûr tant l’exercice semble superficiel. Ce nouveau numéro du Gresea Echos fait le point sur les enjeux structurels auxquels l’UE fait face. Des enjeux absents du livre blanc de la Commission sur « l’avenir de l’Europe » !

  Sommaire  

 Edito

En juillet 2015, la mise à mort de l’économie grecque a fait l’objet d’un quasi consensus entre les Etats-membres. La France, alliée espérée par le gouvernement Tsipras, s’étant rapidement ralliée à une « majorité pro austérité » menée par l’Allemagne et son ministre des finances, Wolfgang Schauble. L’éventualité d’une éjection forcée de la Grèce a même fait son apparition sur la scène médiatique. Après tout, le petit pays du Sud pèse à peine 2% du PIB européen et n’a de toute façon plus les moyens de participer à l’absorption des surplus commerciaux allemands.

De consensus, il en est par contre moins question lorsqu’il faut accueillir les réfugiés. Certains pays de l’Est dressent des murs. Il en va de même pour la gestion du Brexit. L’avenir de la City semble être une question bien plus conflictuelle que celle de l’avenir d’un Etat-membre du Sud de l’Europe.

Ces dernières années, l’Europe présente une image divisée que les déclarations du président de la Commission sur une relance par l’investissement ou sur l’Europe sociale ne parviennent pas à atténuer. L’Europe est à la croisée des chemins. Dans ce contexte, la Commission européenne vient de publier le 1er mars 2017, un livre blanc sur « l’Avenir de l’Europe ». Il s’agit de 5 propositions sur la future organisation institutionnelle de l’Union. De la gouvernance par le marché libre à un système fédéral européen, la Commission propose et, plus que probablement, les Etats disposeront. A ce niveau, comme le montre Henri Houben, l’auteur de ce Gresea Echos, on perçoit dans les déclarations récentes de certains chefs d’Etat un a priori favorable au Nord pour « une Europe à plusieurs vitesses ». Un emplâtre sur une jambe de bois qui, faute de mieux permet¬trait de ménager dans les électorats de ces pays les européistes béats comme les « patriotes » bas-de-plafond. La gouvernance européenne n’est cependant pas le seul mal européen. L’Europe souffre d’abord de l’économie sociale de marché, un régime politico-économique qui disqualifie le travailleur collectif au profit d’un consommateur qui aurait le pouvoir surnaturel de faire jouer la concurrence et, surtout, d’éviter l’inflation, cauchemar des ordolibéraux. Les racines du problème européen se trouvent donc autant dans la distribution primaire de la richesse (entre les salariés et les propriétaires) que dans l’évolution du système institutionnel. L’Europe repose sur un socle d’inégalités économiques renforcé par des politiques de compétitivité « à l’allemande ». Ces politiques de concurrence salariale et fiscale attisent depuis plus de 20 ans une guerre économique entre les Etats-membres dont les salariés sont les principales victimes.

Les fonctionnaires de la Commission et les principaux lobbys transnationaux ne sont pas les seuls à imaginer l’Europe. Malgré le rude coup porté au mouvement social européen en juillet 2015, certains continuent à se mobiliser en faveur d’une « autre Europe », comme le montre le débat entre Cédric Durand et Michel Husson reproduit dans ce Gresea Echos.

Si les propositions économiques alternatives aux politiques européennes ne manquent pas1, elles cherchent aujourd’hui les forces sociales qui pourront les porter. La plus grande victoire des élites européennes est sans doute d’avoir construit un espace politique qui bannit la conflictualité sociale. Car ces élites savent pertinemment bien que ce sont les luttes sociales (ou la menace des luttes sociales) qui ont permis aux modèles sociaux nationaux des Etats de l’Europe de l’Ouest, fondés sur des systèmes de sécurité sociale redistributifs et sur des services publics étendus, d’exister. L’Européanisation des luttes sociales est donc le défi qui se pose aujourd’hui aux organisations syndicales et aux associations progressistes en Europe. Y parviendront-elles ? C’est de la réponse à cette question qu’apparaitront les contours de l’Europe de demain, bien plus que du livre blanc de la Commission.

Bruno Bauraind

 Sommaire GE91

L’avenir (fissuré) de l’Europe
3e trimestre 2017 – sept 2017

Edito:L’avenir (fissuré) de l’Europe
Bruno Bauraind

L’avenir de l’Europe, mais lequel ?
Henri Houben

L’économie sociale de marché ;une contradiction dans les faits
Henri Houben

Un socle d’inégalités structurelles
Henri Houben

L’impossible modèle
Henri Houben

Quel niveau pertinent pour un plan alternatif ?

La gauche et la monnaie européenne : face A face B
Cédric Durand
Europe. Plan B : de la pensée binaire, ou comment faire du sur place
Michel Husson

Agenda du Gresea

 

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