La question des relations énergétiques internationales ne cesse de faire la Une de la presse. Guerre en Irak, dossier nucléaire iranien et nord-coréen, rivalités Europe-Russie et tensions politiques dans les Républiques caucasiennes sont là pour rappeler une donne cruciale dans les relations de puissance sur la scène internationale : la sécurité des approvisionnements énergétiques. Les capacités militaires des Etats ne constituent plus, et de loin, une garantie d’indépendance dans un monde toujours plus dépendant des réserves pétrolières et gazières étrangères.
Libéralisé et "protégé" par certains Etats occidentaux, le marché des énergies fossiles a permis aux firmes transnationales du pétrole comme Exxon Mobile ou BP par exemple, d’engranger des bénéfices mirobolants. Aux dépens des populations du Sud ? Bonne question. Car là est le paradoxe ou l’injustice, c’est selon : la principale richesse
Richesse
Mot confus qui peut désigner aussi bien le patrimoine (stock) que le Produit intérieur brut (PIB), la valeur ajoutée ou l’accumulation de marchandises produites (flux).
(en anglais : wealth)
de pays en développement constitue, le plus souvent, une "malédiction" pour leurs populations. Economie de rente, pillage en règle, mal développement, guerres… Et ce n’est pas le "pic" pétrolier ou les politiques quasi néo-coloniales des Etats occidentaux qui vont changer la donne.
Outre les questions économiques et de développement, viennent aujourd’hui se greffer aux débats sur le secteur énergétique des enjeux environnementaux. Que ce soit lors de campagnes présidentielles nationales ou au sein d’instances internationales, beaucoup s’accordent pour exprimer leur volonté de trouver une alternative aux carburants fossiles. La solution semble, pour certains, toute trouvée : les biocarburants. Pourtant, à une époque où les dirigeants de notre monde se sont engagés à réduire de moitié le nombre d’affamés sur la planète d’ici à 2015, la mise en concurrence de l’agriculture alimentaire et d’une "agriculture à but énergétique" doit poser question. Comme pour l’énergie fossile, c’est sous le prisme Nord-Sud, qu’il faut évaluer la durabilité économique, sociale, politique et surtout humaine de ces "carburants verts". C’est un débat central pour la société civile si l’on veut éviter une nouvelle malédiction... organique, cette fois.