L’accord intervenu entre General Motors et le syndicat United Auto Workers dans le cadre de la reconduction de l’accord d’entreprise 2007-2010 est révélateur du détricotage de ce que d’aucuns appellent le "contrat social" made in USA. En cause : la couverture sociale des travailleurs (soins de santé et pension) que les entreprises sont censées, outre-Atlantique, faute de sécurité sociale, provisionner dans leurs comptes – et qu’elles évacuent au rabais, de plus en plus, vers des "fonds Fonds (de placement, d’investissement, d’épargne…) : société financière qui récolte l’épargne de ménages pour l’investir ou le placer dans des produits financiers plus ou moins précis, parfois définis à l’avance. Il existe des fonds de pension, des fonds de placement, des fonds de fonds qui sont proposés à tout un chacun. En revanche, les hedge funds (fonds spéculatifs) et les private equity funds sont réservés à une riche clientèle.
(en anglais : fund)
" indépendants : on en compte aujourd’hui plus de 2.500, dont la solidité n’est pas à toute épreuve : celui de Caterpillar s’est effondré en 2005... Au rabais ? Dans le nouveau système, le travailleur de General Motors, notent le quotidien Les Echos, "payera plus pour être moins bien couvert". C’est, à bien y regarder, un formidable hold-up sur les salaires. Ladite "couverture sociale" (cotisations sociales, chez nous) fait en effet partie intégrante du salaire du travailleur américain et, là, les chiffres donnent le vertige : on estime actuellement à 300 milliards de dollars les dépenses de couverture sociale que les 500 entreprises de l’indice Standard & Poor’s ne pourront pas financer à l’avenir, et c’est pire dans le secteur public : quelque 1.000 milliards. Qui suivront sans doute, à grands coups de rabots, le chemin d’une "externalisation Externalisation Politique d’une firme consistant à sortir de son ou de ses unités de production traditionnelles des ateliers ou départements spécifiques. Cela peut se passer par filialisation ou par vente de ce segment à une autre entreprise.
(en anglais : outsourcing)
" vers des fonds indépendants, souvent gérés par les syndicats. Tout va bien ?

Source : Les Echos du 5 octobre 2007