Ce lundi 11 septembre, achACT et la Clean Clothes Campaign ont commémoré le cinquième anniversaire de l’incendie de l’usine de confection Ali Enterprises au Pakistan qui a tué plus de 250 travailleurs. Cinq années plus tard, les usines de vêtements au Pakistan restent des lieux de travail dangereux, il n’existe aucune inspection de sécurité crédible et transparente. En outre, les familles touchées par ce drame n’ont toujours pas été indemnisées.
Les travailleurs restent en danger
L’incendie de l’usine Ali Enterprises et ses nombreux morts ont clairement révélé le besoin urgent de changements significatifs dans l’industrie pakistanaise et mondiale du vêtement. Malheureusement, cet incendie illustre à quel point les systèmes d’audit
Audit
Examen des états et des comptes financiers d’une firme, de sorte à évaluer si les chiffres publiés correspondent à la réalité. L’opération est menée par une société privée indépendante appelée firme d’audit qui agrée légalement les comptes déposés. Quatre firmes dominent ce marché : Deloitte, Ernst & Young, KPMG et PricewaterhouseCoopers.
(en anglais : audit ou auditing)
d’entreprise étaient inadéquats pour identifier et réparer les défauts de sécurité, ce qui aurait permis de sauver la vie des travailleurs. Quelques semaines avant l’incendie mortel, l’usine a reçu la certification SA 8000 à la suite d’un audit effectué par RINA, une société d’audit privée, qui comprenait un contrôle sur les normes de sécurité. En dépit de cette tragédie, l’industrie de l’habillement continue de s’appuyer sur les mêmes systèmes de contrôle et d’audit inefficaces.
Au Bangladesh, l’effondrement de l’usine Rana Plaza en 2013 a provoqué la création d’un système d’inspection de sécurité juridiquement contraignant, crédible et transparent basé sur les normes internationales de sécurité des bâtiments. Le pire accident industriel pakistanais aurait dû provoquer la mise en place de mécanismes d’inspection transparents et crédibles au Pakistan. Pourtant, au cours des cinq dernières années, il n’y a pas eu de progrès perceptibles à cet égard. Des milliers de travailleurs continuent à faire face quotidiennement à des blessures ou à être tués durant leur travail.
Karamat Ali de l’organisation pakistanaise de défense des travailleurs (PILER) déclare : « Le secteur du vêtement pakistanais a grandement besoin d’inspections conformes aux normes internationales et qui s’intègrent dans un système adapté à la situation de son pays afin d’empêcher les usines de devenir meurtrières pour leurs travailleurs ».
Le distributeur allemand KiK - le seul client connu de l’usine Ali Enterprises - a récemment créé un programme de sécurité mais son programme est opaque et ne fournit aucun mécanisme de responsabilisation.
Les indemnités aux victimes n’ont toujours pas été versées
L’année dernière, à la veille du quatrième anniversaire de l’incendie, IndustriALL, la Clean Clothes Campaign et l’Organisation internationale du travail
Organisation internationale du Travail
Ou OIT : Institution internationale, créée par le Traité de Versailles en 1919 et associée à l’ONU depuis 1946, dans le but de promouvoir l’amélioration des conditions de travail dans le monde. Les États qui la composent y sont représentés par des délégués gouvernementaux, mais également - et sur un pied d’égalité - par des représentants des travailleurs et des employeurs. Elle regroupe actuellement 183 États membres et fonctionne à partir d’un secrétariat appelé Bureau international du travail (BIT). Elle a établi des règles minimales de travail décent comprenant : élimination du travail forcé, suppression du labeur des enfants (en dessous de 12 ans), liberté des pratiques syndicales, non-discrimination à l’embauche et dans le travail… Mais elle dispose de peu de moyens pour faire respecter ce qu’elle décide.
(En anglais : International Labour Organization, ILO)
(OIT
OIT
Organisation internationale du Travail : Institution internationale, créée par le Traité de Versailles en 1919 et associée à l’ONU depuis 1946, dans le but de promouvoir l’amélioration des conditions de travail dans le monde. Les États qui la composent y sont représentés par des délégués gouvernementaux, mais également - et sur un pied d’égalité - par des représentants des travailleurs et des employeurs. Elle regroupe actuellement 183 États membres et fonctionne à partir d’un secrétariat appelé Bureau international du travail (BIT). Elle a établi des règles minimales de travail décent comprenant : élimination du travail forcé, suppression du labeur des enfants (en dessous de 12 ans), liberté des pratiques syndicales, non-discrimination à l’embauche et dans le travail… Mais elle dispose de peu de moyens pour faire respecter ce qu’elle décide.
(En anglais : International Labour Organization, ILO)
) annonçaient que KiK avait accepté de payer un montant de 5,15 millions $ pour financer la perte de revenus et les soins médicaux des familles touchées. A l’heure actuelle, les paiements n’ont pas encore débuté.
AchACT et la Clean Clothes Campaign suivent la situation et appellent à ce que les familles touchées reçoivent leurs indemnités dès que possible.