La collecte et l’exploitation de larges quantités de données personnelles ouvrent de nouvelles modalités de création de plus-value
Plus-value
En langage marxiste, il s’agit du travail non payé aux salariés par rapport à la valeur que ceux-ci produisent ; cela forme l’exploitation capitaliste ; dans le langage comptable et boursier, c’est la différence obtenue entre l’achat et la vente d’un titre ou d’un immeuble ; si la différence est négative, on parlera de moins-value.
(en anglais : surplus value).
, bien au-delà de l’attraction de contrats de publicité qui a constitué jusqu’à présent la principale forme de valorisation de cette ressource. Les données collectées par des entreprises telles que Facebook ou Google vont servir au développement et à la production de micro-implants électriques pour le traitement de certaines maladies chroniques ou à l’étude des données de l’ADN pour le développement de nouveaux médicaments.
Ces évolutions sont en train de se produire grâce à des accords de partenariat entre d’une part des entreprises qui disposent des technologies nécessaires pour collecter et analyser les données personnelles, et d’autre part des multinationales pharmaceutiques qui possèdent le savoir-faire et l’infrastructure permettant la valorisation réelle des données. Les cas connus concernent GlaxoSmithKline et Pfizer qui collaborent avec des entreprises – 23andme et Alphabet – apparentées à Google.
Des cas analogues se produisent dans le secteur automobile, notamment pour le développement de véhicules sans pilote (accord entre Google et Fiat Chrysler). Le potentiel envisagé dans l’exploitation de larges quantités de données est tel que certaines multinationales sectorielles (Toyota, un consortium
Consortium
Collaboration temporaire entre plusieurs entreprises à un projet ou programme dans le but d’obtenir un résultat.
(en anglais : consortium)
de constructeurs automobiles allemands) s’engagent directement – par des investissements directs ou par des acquisitions – dans le secteur du traitement de grandes masses de données.
Lire : https://www.theguardian.com/commentisfree/2016/aug/07/silicon-valley-health-finance
Sur les mêmes thèmes
Autres articles de Mario Bucci
Politique de la précarité - 18/05/2017
Le concept de précarité est confus et changeant de signe. Ceci n’est pas dû à la diversité de situations individuelles et collectives qui peuvent se retrouver sous ce terme – personnes sans emploi ou dans un emploi précaire, personnes vivant sans domicile fixe, migrants sans papiers, personnes souffrant de maladies mentales ou chroniques, … C’est plutôt que ce mot se prête à deux lectures de signe opposé du conflit autour du travail et de la définition de ce qu’est l’utilité sociale de l’activité (...)
Lire la suite »
Amazon, un supermarché digital ? - 16/05/2017
La multinationale de Seattle concrétise un projet en gestation depuis quatre ans : ouvrir des supermarchés pour la vente de produits alimentaires, de boissons et de plats préparés. Sans files… et sans travailleurs/euses ?
Un nouveau domaine d’application des technologies dans le commerce s’ouvre pour Amazon. L’entreprise s’est affirmée dans le secteur du commerce électronique. Elle le monopolise grâce entre autres aux conditions de travail épouvantables auxquelles sont soumis travailleurs et (...)
Lire la suite »
Multinationales du 21e siècle : espaces de lutte ? - 10/04/2017
Les évolutions récentes que connaissent les multinationales représentent autant des nouveaux enjeux pour les mouvements sociaux. Voici un article de Bruno Bauraind et de Mario Bucci reprenant ces transformations et ces enjeux pour les travailleurs et la mobilisation transnationale.
Celui-ci est issu du dernier Gresea Echos (n° 89) intitulé « Travailleurs en lutte dans l’économie mondialisée ». Ce numéro porte sur les résistances au sein de l’économie mondialisée. La lutte des travailleurs de Praxair (...)
Lire la suite »
La "grande transformation" de la coopération au développement belge - 28/10/2016
La coopération belge se met au goût du jour et lance une initiative qui promeut la rencontre et la collaboration d’acteurs belges du monde des affaires, de la société civile et des administrations publiques autour des Objectifs de Développement Durable. Avec quelles conséquences ?
Depuis le début de l’année 2016, le gouvernement fédéral belge a été très actif dans la recherche d’une participation des entreprises privées aux efforts de coopération au développement. Il a ouvert BIO – la Société belge (...)
Lire la suite »