Un nouvel incendie a fait sept morts ce 26 janvier dans une usine textile au Bangladesh. Cet accident intervient deux mois après un événement similaire qui avait coûté la vie à 111 travailleurs. L’atelier parti en fumée ne disposait pas de permis d’exploitation. Les 300 personnes présentes au moment de l’accident se sont trouvées contraintes de fuir par la seule sortie accessible, les issues de secours étant verrouillées. Les sept victimes, dont le salaire était de 30 euros par mois, avaient entre 16 et 18 ans. Cet atelier, comme il en existe des centaines aux abords de Dacca, était un sous-traitant de grands groupes : les français Scott & Fox, le groupe Gémo et l’espagnol Inditex (propriétaire de Zara). Ce type d’atelier fournit des usines situées en périphérie de la ville, parfois à l’insu de leur client. Une des solutions pour les groupes qui délocalisent leur production en Asie, est la "tolérance zéro", à l’image de Walmart (dont on a retrouvé les vêtements dans l’usine qui a pris feu le 28 novembre) qui prévoit l’annulation de ses contrats avec des fournisseurs qui sous-traiteraient sans autorisation. Une manière de se dédouaner quand de l’autre côté ces mêmes groupes exercent une forte pression sur les coûts. Le témoignage d’un patron d’usine textile l’explique : "On nous demande de travailler en flux Flux Notion économique qui consiste à comptabiliser tout ce qui entre et ce qui sort durant une période donnée (un an par exemple) pour une catégorie économique. Pour une personne, c’est par exemple ses revenus moins ses dépenses et éventuellement ce qu’il a vendu comme avoir et ce qu’il a acquis. Le flux s’oppose au stock.
(en anglais : flow)
tendus et d’améliorer les normes de sécurité pour nos ouvriers. Mais qu’on nous paye davantage ! Les conditions de travail s’amélioreront". AchACT et la Clean Clothes Campaign proposent quant à eux la mise en œuvre "d’un protocole sur la sécurité des bâtiments et la prévention des incendies dans les usines d’habillement au Bangladesh". Inditex est en discussion depuis un an mais n’a toujours pas signé ce protocole. Au total, 600 ouvriers sont morts dans les usines textiles au Bangladesh depuis 2005. Le gouvernement rechigne à imposer des normes de sécurité. Le secteur textile représentant 80% des exportations du pays.

Source : Le Monde du 28 janvier 2013 et, du même jour, communiqué d’AchAct : http://www.achact.be/news-info-84.htm