Publiée en néerlandais sur le site de Wereld Morgen le 20 septembre dernier, cette analyse sur la répression sanglante des mineurs en grève en Afrique du Sud garde, au lendemain du 53e congrès de l’ANC, tout son intérêt. Là, le pouvoir économique, ici, le pouvoir politique, jamais distincts l’un de l’autre...
Enfin une bonne nouvelle en provenance de la mine de platine de Marikana : Les mineurs en grève ont arraché au propriétaire de la mine, la société Lonmin, une augmentation de salaire de 22% En août, c’est de façon particulièrement dramatique que Marikana, en Afrique du Sud, avait eu les honneurs de la presse mondiale. Lors de heurts entre les grévistes et la police, 34 personnes avaient été abattues. L’Afrique du Sud ne s’est toujours pas remise de ce choc. Le bain de sang de Marikana place le pays à un tournant de son histoire. Il va devoir se décider.
La compagnie Lonmin se voit contrainte d’augmenter les salaires de plusieurs catégories de mineurs de 11 à 22% La transnationale
Transnationale
Entreprise, généralement assez grande, qui opère et qui a des activités productives et commerciales dans plusieurs pays. Elle est composée habituellement d’une maison mère, où se trouve le siège social, et plusieurs filiales étrangères.
(en anglais : transanational)
(notée à la bourse
Bourse
Lieu institutionnel (originellement un café) où se réalisent des échanges de biens, de titres ou d’actifs standardisés. La Bourse de commerce traite les marchandises. La Bourse des valeurs s’occupe des titres d’entreprises (actions, obligations...).
(en anglais : Commodity Market pour la Bourse commerciale, Stock Exchange pour la Bourse des valeurs)
de Londres) verse également une prime unique de 2.000 rand (environ 185 euros) aux travailleurs qui ont repris le travail le jeudi 20 septembre. C’est ainsi que s’est terminée, présume-t-on, une grève qui aura duré six semaines.
La grève avait éclaté le 10 août. Quelque 3.000 travailleurs avaient arrêté le travail et réclamaient une forte augmentation salariale. Lonmin n’avait pas bronché. La tension s’était rapidement accrue. Les jours suivants, dix personnes avaient été tuées, à la mine. Les médias traditionnels avaient très vite cru savoir ce qui se passait. Les morts avaient été victimes d’une « guerre des gangs entre des syndicats rivaux ».
Quand des centaines de grévistes avaient entamé un sit-in sur la Wonderkop, une colline dénudée à proximité de la mine, la rumeur s’était répandue qu’ils préparaient une sortie « avec leurs armes primitives ». On avait délégué sur place une importante force policière épaulée par un imposant matériel roulant et des hélicoptères.
Le 16 août s’ensuivaient de violents affrontements. Par la suite, on allait dénombrer 34 tués. Des journalistes révélaient que les grévistes avaient été traqués par la police et abattus de sang-froid. En tout, 46 personnes allaient perdre la vie dans le conflit social de Lonmin.
Il fallait briser la grève
Le bain de sang a déclenché une vague d’indignation dans le monde entier. Mais le gouvernement ANC à Pretoria a réagi en demeurant impassible. Au point que même l’ancien ministre de l’ANC, Ronnie Kasrils, a rédigé un article assez amer à ce propos. « Ne peut-on donc désigner le moindre responsable ? », se demandait Kasrils, une semaine après les heurts.
Et de citer le nouveau chef de la police, qui avait déclaré : « This is not the time to point fingers » (Ce n’est pas le moment de pointer qui que ce soit du doigt). D’après Kasrils, le président Jacob Zuma aurait repris la phrase mot pour mot : « We must not point fingers » (Nous ne devons pas pointer du doigt).
Le président Zuma chargeait une équipe de trois hommes d’une enquête judiciaire. C’était le 24 août. Entre-temps, 270 grévistes arrêtés étaient derrière les barreaux. Des doléances filtraient vers l’extérieur : ces hommes se faisaient molester en prison. Fin août s’ensuivit une nouvelle tournure bizarre : les 270 grévistes arrêtés étaient officiellement accusés de meurtre.
Ronnie Kasrils avait prévenu que « les victimes allaient se voir incriminer, comme au temps de l’apartheid ». Son avertissement n’aurait pu être exprimé plus pertinemment.
En Afrique du Sud, c’est une alliance sous la direction du Congrès national africain (African National Congress – ANC), qui est au pouvoir. L’alliance se compose de l’ANC, de la coordination syndicale du Congrès des syndicats sud-africains (Congress of South African Trade Unions - COSATU) et du Parti communiste sud-africain (South African Communist Party – SACP). À Marikana, le gouvernement et les organisations qui lui sont alliées se sont épargnés. Ils ont attendu, pour plus de clarté.
Il n’y a pas eu de condamnation franche du bain de sang. Mais, le conflit de Lonmin n’aurait-il pu être résolu via des négociations imposées, quelle que soit la durée qu’elles auraient dû requérir ?
Manifestement, les intérêts de Lonmin ont pesé plus lourd que ceux des mineurs. Lonmin voulait absolument qu’un terme fût mis à la grève. C’est pourquoi la police a été envoyée sur place. Mais qui a donné l’ordre d’un tel déploiement de force ? Il ne pouvait s’ensuivre que du grabuge. Qui a ordonné d’ouvrir le feu et de poursuivre les grévistes qui s’enfuyaient ? Des têtes tomberont-elles ? Ou y aura-t-il des réponses publiques et franches ? On se le demande.
Heureusement, des enquêtes indépendantes sont en cours. Peu après le bain de sang, la section « Changement social » (Social Change) du professeur Peter Alexander, à l’Université de Johannesburg, a organisé des auditions au cours desquelles on a interrogé des témoins. Lorsque je lui ai demandé si des conclusions avaient déjà publiées, le professeur Alexander m’a répondu, le 1er septembre, qu’il était encore bien trop tôt. Cela fait longtemps que « Changement social » se livre à des recherches parmi les mineurs des mines de platine. Le fait que ces personnes suivent l’affaire de très près constitue une garantie d’ouverture.
Un écheveau complexe
Lui aussi, le Syndicat national des mineurs (National Union of Mineworkers – NUM, le principal syndicat minier d’Afrique du Sud, affilié à la COSATU), a réagi de manière surprenante. Quand, durant les journées qui ont précédé la fusillade, un représentant du NUM s’est rendu à Marikana, il s’est adressé aux grévistes à partir d’un… véhicule blindé de la police.
Cela illustre la position difficile de la NUM dans cette mine. Depuis des décennies, ce syndicat est solidement implanté dans les secteurs miniers les plus anciens d’Afrique du Sud, ceux de l’or, du diamant, du charbon et du fer. Mais l’exploitation du platine est relativement récente, en Afrique du Sud. Ce n’est qu’à partir des années quatre-vingt-dix que le secteur a commencé à décoller.
Les mines de platine emploient aujourd’hui 180.000 personnes. C’est plus que les mines d’or (150.000) ou les charbonnages (74.000) – du moins s’il faut en croire les chiffres de la Chamber of Mines (Chambre des mines), c’est-à-dire les patrons miniers eux-mêmes. Mais la NUM n’a pas pu bâtir une organisation solide, dans les mines de platine. Pourtant, après le bain de sang, elle aurait dû se ranger résolument du côté des grévistes de Marikana. Qu’elle ne l’ait pas fait, c’est bel et bien une faute.
« Bien sûr », a écrit Ronnie Kasrils, « il y a beaucoup de mensonges, derrière la catastrophe. » La société derrière Marikana est très soudée, et de façon complexe. Encore que… C’est ce qui ressort aussi du travail de la Bench Marks Foundation (BMF), une autre ONG qui depuis plus longtemps encore suit de près les situations dans les mines de platine.
Au moment précis où l’abcès (car c’en est bien un) a éclaté à Marikana, la BMF publiait un nouveau rapport : Policy Gap 6 [1]. Les patrons miniers de Lonmin y étaient également mis sur la sellette. Lonmin, affirmait Bench Marks, a des chiffres élevés vraiment inadmissibles sur le plan des accidents mortels. Une explication importante réside dans le fait que Lonmin engage de nombreux travailleurs temporaires qui ne sont pas habitués à ce travail lourd et dangereux.
À propos de Marikana, Bench Marks affirmait encore : « Les conditions de logement sont repoussantes. Des égouts qui débordent, toutes sortes de saletés qui vont directement à la rivière, des quartiers du township construit par Lonmin qui restent des semaines entières sans électricité : ‘Voilà cinq ans qu’on réclame, mais il ne se passe rien’. Et pourquoi ? Entre autres, à cause de la ’pollution politique’ : Les sociétés minières invitent les hommes politiques en vue à siéger dans leur conseil d’administration, où ils font passer les intérêts des actionnaires avant ceux des communautés de mineurs. Pas mal d’hommes politiques proches de l’ANC au pouvoir s’y laissent facilement tenter sous la devise du ‘black economic empowerment’ [capacitation économique des noirs]. »
La Corporate Social Responsibility (CSR, responsabilité sociale des entreprises, très appréciée, du moins en Occident) des sociétés minières, ajoute Bench Marks, n’est rien de plus que de belles apparences. Car les sociétés sont obsédées par une seule chose : comprimer les coûts. Cela vaut pour Lonmin, cela vaut tout autant pour Impala ou Aquarius ou encore pour le plus gros de tous les producteurs de platine, Anglo-American Platinum (AmPlats) [2].
Une misère pire qu’à l’époque de l’apartheid
Déconcertantes, ces réalités de la nation à l’arc-en-ciel. Dix-huit ans après que l’apartheid a été aboli en Afrique du Sud, des groupes entiers de population régressent, au lieu de progresser. Le nouveau régime démocratique a réellement banni les situations déplorables de l’apartheid.
Ainsi, par exemple, les compounds (enceintes) et les hostels (foyers de résidence) où les migrants intérieurs devaient loger ensemble. Mais il n’y a pas eu de meilleures accommodations afin de remédier à la situation. Les bantoustans, où la minorité blanche tenait à portée de main ses réserves de main-d’œuvre, se sont ouverts, mais il n’y a pas eu de réforme agraire et les habitants s’y sont appauvris. En raison de ces facteurs et d’autres encore, le sous-développement s’est accru dans des parties entières de l’Afrique du Sud.
Cela a son effet sur les mines de platine. Dans ce secteur, il s’avère que de nombreux travailleurs viennent des régions « arriérées ». Très souvent, ils ont été très peu scolarisés. C’est une main-d’œuvre toujours très bon marché, du moins pour les patrons miniers qui leur paient des salaires de famine. Ces groupes de travailleurs sont allés habiter dans les quartiers à taudis autour des mines, où la vie quotidienne est dominée par des bandes violentes.
« Ce n’est pas un hasard si, pour l’instant, l’œil du cyclone se situe dans un ancien bantoustan », a fait remarquer Jeremy Cronin, du Parti communiste sud-africain (SACP). « Il y régnait une oppression intense », a-t-il ajouté, ce qui fait que les syndicats y ont connu un démarrage tardif [3].
Les patrons en ont profité. Contrairement aux mines de charbon ou d’or, ils n’étaient pas confrontés à un mouvement syndical fort. De ce fait, il n’existe pas d’accords sectoriels, dans le secteur du platine. Chaque patron minier négocie séparément avec le personnel de son entreprise. Ou il foule aux pieds les accords et fait ce que bon lui semble.
C’est ce qui s’est passé l’an dernier, tant à Impala qu’à Lonmin. La société Impala où, au début 2012, il y a également eu une grève dure et sanglante, a adapté les salaires pour certaines catégories, mais pas pour d’autres. Au début, la firme n’avantageait que les opérateurs de trépan (« rock-drill operators »), les polyvalents travaillant au front de taille souterrain, qui ne ressortissaient pas au cadre des négociations. « C’est ainsi que les patrons miniers érodent les structures mises en place pour les négociations », déclare la coordination syndicale COSATU, qui prétend que le capital
Capital
Ensemble d’actifs et de richesses pouvant être utilisés pour produire de nouveaux biens ou services.
(en anglais : capital, mais aussi fund ou wealth)
minier sud-africain entend bien faire passer cette tendance dans tout le pays.
Autre phénomène remarquable : à Marikana est apparue une scission syndicale, l’AMCU, qui s’est manifestée comme concurrente directe de la NUM. Mais on dit que, voici quelques années, l’AMCU aurait été fondée avec l’argent de certains patrons miniers. Précisément pour tenir en dehors des mines de platine « ces syndicalistes de salon de la NUM trop rapidement montés en grade ».
Un business puant
Le journaliste Greg Marinovich fut l’un des premiers à dire que, le 16 août, la police avait exécuté des mineurs de Marikana. Il résume l’affaire Marikana comme suit : « C‘est une affaire bien plus embrouillée et complexe qu’une simple guerre de clans. » La conjoncture
Conjoncture
Période de temps économique relativement courte (quelques mois). La conjoncture s’oppose à la structure qui dure plusieurs années. Le conjoncturel est volatil, le structurel fondamental.
(en anglais : current trend)
sur le marché
Marché
Lieu parfois fictif où se rencontrent une offre (pour vendre) et une demande (pour acheter) pour un bien, un service, un actif, un titre, une monnaie, etc. ; un marché financier porte sur l’achat et la vente de titres ou d’actifs financiers.
(en anglais : market)
du platine y joue aussi son rôle. Le platine est un matériau technologique qui contribue à rendre notre planète plus verte. La matière est entre autres transformée en catalyseurs pour les voitures, ce qui permet d’éliminer les substances nocives des gaz d’échappement.
Des années durant, les mines de platine ont constitué une affaire prospère. Mais la tendance s’est inversée, via deux facteurs. Quand tout allait encore bien, les investisseurs se sont jetés d’une façon absolument non planifiée sur ce nouvel Eldorado. De trop nombreux projets miniers ont été lancés, ce qui fait qu’aujourd’hui, le secteur se voit aux prises avec une surcapacité. En outre, la vente du platine reflue, en raison de la crise économique qui sévit en Europe et aux États-Unis.
Il s’ensuit que le prix du platine baisse, sur le marché mondial. Pour les investisseurs, le temps des bénéfices plantureux est révolu. Pour que les investisseurs puissent quand même garder une marge bénéficiaire, les sociétés minières sabrent dans leurs dépenses en capitaux et dans leurs coûts.
Fin juillet, Lonmin a réduit ses dépenses dans ses mines jusqu’en 2014 compris. Désormais, la société injectera dans ses mines juste assez d’argent pour les maintenir à l’actuel niveau de production. Plus tôt, Anglo-American Platinum et Aquarius avaient déjà procédé de la même façon.
Soit dit en passant, dans son communiqué sur les économies prévues par Lonmin, l’agence de presse Reuters impute elle aussi le recul des marges bénéficiaires aux « syndicats de plus en plus militants » [4]. Il est donc utile pour les patrons miniers de pouvoir contrer et diviser les syndicats. Pour comprimer leurs coûts d’exploitation, ils licencient également des mineurs et embauchent temporairement et sous contrat une main-d’œuvre le meilleur marché possible. En juillet, par exemple, AmPlats a mis 700 mineurs à la rue.
Maintenant, il s’agit de montrer les dents
Du fait que les mineurs de Marikana ont fini par obtenir gain de cause, le capital
Capital
minier sud-africain lance une vaste offensive. Entre autres, via les médias. Le mercredi 19 septembre, le journal d’affaires The Financial Times consacrait une demi-page aux lamentations des transnationales et de leur lobby
Lobby
Groupement créé dans le but de pouvoir influencer des décisions prises habituellement par les pouvoirs publics au profit d’intérêts particuliers et généralement privés. La plupart des lobbies sont mis en place à l’initiative des grandes firmes et des secteurs industriels.
(en anglais : lobby)
en Afrique du Sud, la Chambre des mines. Ils craignent que les mineurs d’autres mines ne posent eux aussi de fortes revendications salariales, alors qu’en raison de la crise économique, les temps sont déjà si difficiles.
« Mais on ne peut pas continuer à faire endosser des coûts supplémentaires à l’industrie », annonce Nick Holland, le grand patron de Gold Fields, qui occupe le quatrième rang des producteurs de platine. Roger Baxter, de la Chambre des mines, vole à son secours : « Cela devient très dur ; des mines vont fermer, il y aura des licenciements et tous ceux qui réclament une augmentation doivent se rendre compte que l’industrie subit des pressions extrêmes. » [5]
Ces milieux mettent également en garde contre le fait que la réputation de l’Afrique du Sud est occupée à en prendre un coup. Les investisseurs, entendait-on au début de cette semaine, sont occupés à retirer leurs investissements dans les actions des entreprises minières sud-africaines.
Primo, il s’agit d’un coup de bluff. L’Afrique du Sud possède en réalité plus de 80% des réserves mondiales de platine. En outre, le pays produit plus de la moitié du platine mondial. En principe, le monde dépend de l’Afrique du Sud et les transnationales minières ne se retireront pas du secteur du platine.Théoriquement, l’Afrique du Sud occupe donc une position forte. Mais la théorie diffère de la réalité. Et, en réalité, les mines sont la propriété des transnationales et celles-ci font concorder la production avec les marchés étrangers.
Pour inverser la chose, pour faire en sorte que le platine serve au développement de l’Afrique du Sud, la société et le gouvernement du pays vont devoir montrer les dents. Ils savent dans quelle direction agir, les plans et projets existent. Puisque certains hommes politiques ne cessaient de réclamer la nationalisation
Nationalisation
Acte de prise en mains d’une entreprise, autrefois privée, par les pouvoirs publics ; cela peut se faire avec ou sans indemnisation des anciens actionnaires ; sans compensation, on appelle cela une expropriation.
(en anglais : nationalization)
des mines, l’ANC a donc commandé une étude sur cette question. L’étude – « State Intervention in the Mining Sector » (L’intervention de l’État dans le secteur minier, ou en abrégé, SIMS) – était prête au début 2012. Elle a été publiée à l’occasion d’un congrès politique de l’ANC, en juin.
À propos du platine, on peut y lire ce qui suit : « En tant que producteur, nous occupons une position de force pour discuter avec les utilisateurs internationaux du platine et les gens qui leur sont proches des quantités que nous fournissons et des quantités qu’ils traiteront dans leur propre pays. Le ministre des Finances doit durcir les règles de telle sorte que le platine ne puisse plus être vendu sans l’accord du trésor public, une règle qui, actuellement, ne vaut que pour l’or. Ainsi, l’État pourra vendre le platine au même titre que l’or. »
Le traitement local, la beneficiation, comme on la qualifie en Afrique du Sud, doit avoir la priorité sur l’exportation. Il s’agit d’un ensemble de mesures destinées à contrer le cycle du sous-développement et à rompre avec l’exploitation semi-coloniale qui règne dans le secteur minier.
Il va donc falloir se décider. Certains observateurs pensent que les choses n’iront pas en ce sens. En décembre, il va y avoir un congrès de l’ANC et tout redeviendrait à nouveau comme avant. Mais, selon Ronnie Kasrils, ce ne sera plus envisageable, après Marikana.
« Marikana est sans nul doute un tournant de notre histoire », déclare Kasrils, et de poursuivre (ici, j’ai réuni deux phrases) : « Si nous n’agissons pas avec détermination (…), nous serons tous coupables au même titre du maintien de cette exploitation extrême de nos travailleurs, en cette dix-neuvième année de notre liberté. »